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samedi 16 octobre 2010

Le grand départ : Bretagne - Madère… (14 juillet 2010 au 25 juillet 2010)

Le week-end avec nos équipiers s’étant très bien passé, nous nous sommes donnés rendez-vous le 14 juillet au Crouesty. Malgré l’avis de grand frais annoncé (vent fort), nous avons rejoint et trouvé une place au port. Toutefois, une dépression traversant le Golfe de Gascogne, il ne nous était pas possible de prendre la mer. Ce temps précieux a été mis à profit des derniers préparatifs et de nos visiteurs… Nous tenons à tous vous remercier ici : nos parents, nos familles et nos amis. Nous gardons un souvenir ému de Merlin (7 mois) à bord de notre bateau, de la grand-mère d’Antoine (80 ans) se hissant sur le bateau alors que nous étions à couple et placé sur la 3ème rangée.

Nous avons finalement pris la mer le 16 juillet accompagnés jusqu’en Espagne par Hippogriffe, le bateau du père d’Antoine, avec qui nous sommes restés en contact VHF pendant 2 jours.

Prêts à partir…

Hippogriffe sous le vent…

La première nuit a été agitée… Il s’agissait de la fin de la dépression, nous avons donc eu du vent et de la mer une fois les cardinaux (phare de l’ile d’Hoëdic) passés car nous avons du alors remonter au vent pour prendre une route plus Ouest afin de franchir la pointe de l’Espagne. Cette nuit-là les quarts n’ont pas été ceux prévus sur notre feuille préparée par Hetty qui relevaient de la formule suivante : chaque personne prend un quart de 4 heures avec un roulement toutes les 2 heures en sachant qu’il devait y avoir 2 personnes (un garçon, une fille) sur le pont. Cela donnait :

Fille 1 : 22h – 0h

Garçon 1 : 22h – 2h

Fille 2 : 0h – 4h

Garçon 2 : 2h – 6h

Et ainsi de suite jusqu’à environ 10h.

Départ venté sous le soleil : atelier tresse !

Cette première nuit a été mouvementée mais au petit matin, nous avons été récompensés en péchant à la traine une bonite. Ce poisson que nous pensions être le premier d’une grande série fut malheureusement pour nous le premier et le dernier… Certains équipiers étant un peu malades, il n’a pu être fêté à sa juste valeur. Il a quand même été préparé en marinade par notre meilleure cuisinière, Hetty…

Réveil difficile après cette première nuit…

Il faut ici rendre à César ce qui est César et remercier notre cuisto du bord qui a réussi l’exploit de nous faire à manger de manière différente pendant 9 jours dans des conditions parfois musclées avec de petites réserves et toujours avec le sourire.

Hetty au travail…

Le lendemain, le vent s’est calmé permettant ainsi à chacun de trouver un peu de repos et reprendre des forces pour les nuits suivantes. Nous avons même du allumer le moteur pour ne pas tanguer/rouler dans la longue houle du Golfe de Gascogne.

Onde de houle


Toutes les photos représentent l’extérieur du bateau où nous passons la grande majorité de notre temps éveillé. Toutefois, pour tenir « en état » l’intérieur, c’est aussi un travail de tous les jours de remiser les cirés, les ustensiles de cuisine, les bouts, les cartes et tous les objets et livres qui peuvent tomber par l’effet des vagues. Sans parler du fait qu’à quatre à bord pendant 9 jours, cela nécessite également de l’organisation pour éviter le désordre. Là encore, Hetty qui était à son aise à l’intérieur a grandement participé à ces taches…


Intérieur « propre » en navigation

Le 2nd jour, la mer a gratifié l’équipage de la venue de dauphins qui étaient largement attendus et se laissaient quelque peu désirer. Nous avons vu de nombreux dauphins dans le Golfe de Gascogne et au large des côtes espagnoles mais beaucoup moins ensuite. Nous étions tellement habitués qu’un matin, pensant voir au loin des dauphins venant jouer avec l’étrave (avant du bateau) du bateau, nous avons eu la visite inopinée d’une baleine… Passés la latitude de Gibraltar, nous avons également observé de petites tortues dans l’eau.

Requin ou dauphin ?

Dauphin jouant dans l’étrave…


Nous avons mis 3 jours à atteindre Cap Finisterre, la pointe Ouest de l’Espagne. Le vent s’étant calmé et s’étant orienté dans la bonne direction, il nous poussait tranquillement. Nous tangonnions le génois (voile d’avant) au vent afin d’éviter qu’il ne faseille (se dégonfle puis se regonfle) et stabiliser le bateau.

Génois tangonné dans l’humidité matinale

Arrivés au large du Cap, des cargos ont montré le bout de leur étrave et il a fallu redoubler notre vigilance… En effet, il existe, comme en Manche, un rail (un chenal) que les navires sont obligés d’emprunter quand ils s’y trouvent. Pour les petits bateaux de plaisance, mieux vaut passer soit au large soit à la côte avec le risque que la brume tombe subitement ou que le vent soit plus fort (alizés portugais). Nous avons choisi de passer au large mais le vent nous a joué quelques tours ce qui nous a retardé dans notre progression. Alors que nous désespérions de franchir le Cap, le vent a subitement tourné nous permettant de prendre une route directe vers Madère.

Même avec un livre, Caro veille au grain…

Cargo au lever du jour

Par la suite, le vent est monté monté jusqu’à atteindre une vitesse de 40 nœuds (75 km/h), les vagues ont grossi grossi pour devenir de « big mama » entre 3 et 4 mètres. Nous avons alors du réduire notre voilure et faire plus attention à notre sécurité…

Gilets obligatoires…


Malgré le vent et la mer, la nature nous a montré parfois de beaux visages comme celui-ci :


Pour plus d’infos, contactez l’artiste : Caro

Les manœuvres étaient réalisées avec l’aide de chacun mais bien souvent Alexis s’occupait de celles nécessitant plus d’agilité et de force en particulier avec le tangon (le changer de bord, le retirer, le hisser). Cette situation ne convenait pas parfaitement à Hetty qui, un jour, a décidé elle-aussi de faire le tour du bateau dans le vent et la mer…

Hetty pêche un calamar sur le pont !

Pendant notre périple, nous étions 4 mais un équipement jouait également le rôle d’équipier : le pilote automatique. Même si celui-ci nous a lâché à quelques heures d’arriver sur Madère, il nous faut le remercier pour avoir bien tenu la barre même avec un peu de mer comme sur la photo.

Notre 5e équipier…

Bien sûr, parler de la barre et du pilote sans parler d’Alexis serait un affront… Même si à la fin nous avons tous du nous y mettre il est vrai que c’est Alexis qui a le plus barré. Il essayait sans cesse de battre son propre record. Déjà à la sortie du Golfe du Morbihan il avait atteint les 11 nœuds grâce au courant, ce record qui a pourtant tenu longtemps est tombé pour s’établir à 12,5 nœuds… Merci Alexis !

En quête de sensations fortes…

Après un peu plus de 24 heures sans pilote, nous avons du nous relayer à la barre pour enfin voir la terre tant espérée. Cette côte, bien qu’élevée, ne se devine que de relativement près ce qui nous a valu quelques doutes sur notre route et notre GPS. Finalement, nous touchons terre à Porto Santo au Nord Est de Madère au bout de 9 jours pleins soit une moyenne d’environ 5,5 nœuds pour 1200 milles (un mille = 1852 m) parcourus. Nous avons utilisé 40 litres de gasoil pour une trentaine d’heures d’utilisation de moteur. Grand merci à tous pour la bonne réalisation de cette première étape.

La terre promise !

1 commentaire:

  1. Le crouesty - Les canaries, à 4, c'était quand même une grande expérience...

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