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mercredi 27 juillet 2011

Du 4 mai 2011 au 1er juin 2011 : La transat des barbus…

La pluie est de la partie pendant la préparation de Zéphyr :

Comme prévu, le 4 mai Julien et Benoit arrivent de France. Ils sont un peu fatigués et souffrent du décalage horaire (6 heures). Rien de tel pour s’habituer au climat qu’une bonne soirée, c’est ce que nous faisons sur Taotoo que nous avons finalement retrouvé en Gwada. Les frères et sœurs de Philippe sont aussi de la partie et ont apporté un superbe jambon...

A couple de Zephyr, nous faisons connaissance avec l’équipage très sympathique de Ya Lan, Marco et Carine. Comme Caro, Carine rentre en avion et Marco sera accompagné de Quentin pour la traversée.

Nous avons du boulot sur la planche pour préparer Zephyr… Poser des ris (pour réduire la voile), renforcer l’attache de l’éolienne sur le pont, s’occuper du moteur (merci à Mathieu et à Quentin), changer l’aérien de l’anémomètre et bien d’autres choses. Une nouvelle fois, la pluie s’en mêle et ralentit notre progression.

Ben dans le coffre arrière renforce la structure de l’éolienne


Antoine en tête de mat s’occupe de l’anémomètre

Nous passons d’excellentes soirées en compagnie de Marco, Carine, Quentin, Mathieu et Vincent alias Jean-Claude, notre pilote préféré… Toutefois, toutes les bonnes choses ont une fin et il nous faut nous quitter avec Caro. Elle prend l’avion pour la France le 7 mai. Nous nous séparons les yeux plein de larmes et le cœur déchiré à l’aéroport de Pointe-à-Pitre. Les adieux sont difficiles après avoir passé de magnifiques moments et plus de sept mois ensemble (24h/24h) dans un espace réduit.

Avec un jour de retard sur le planning pour cause de réamorçage du moteur, nous prenons finalement la mer. Chacun ayant hâte d’en découdre et nous partons au petit matin du 11 avril accompagné de Ya Lan.


La pointe des châteaux à l’ouest de la Gwada nous salue


Beau temps pour s’amariner…


Un petit piaf égaré nous accompagne sur ce début de transat

On prend rapidement notre rythme. Cette fois, nous ferons des quarts de deux heures la nuit et d’une heure et demie la journée. Les premiers jours sont assez tranquilles. Sous spi la journée, on essaie de monter au nord est. Puis le vent tourne en faiblissant, nous nous faisons alors route directe au près (allure proche du vent). Les journées se suivent et sont ponctuées par de belles prises et quelques douches bienvenues.


Notre fin pécheur, Ben, est heureux


Enfin, une belle coryphène est remontée à bord de Zephyr


Petit exemple de douche, Julien rince Ben comme il faut


Il fait encore beau et chaud

Les premiers jours, des orages sont annoncés à la météo. Pour le moment nous sommes passés entre les goutes mais un gros grain se rapproche sérieusement. On le prend même en photo…


Comme annoncé, il ne faisait pas bon se trouver dessous mais il n’était pas non plus possible d’y échapper malgré quelques tentatives vaines. Alors que le vent monte, nous réduisons notre voilure. Antoine va à l’avant du bateau pour installer une petite voile d’avant en maillot de bain pour ne pas encore mouiller son ciré quand l’orage se met à gronder sérieusement, la pluie à tomber avec force. Plus de peur que de mal même si c’est toujours impressionnant de se retrouver en mer au milieu des éclairs. Nous reprenons plus tranquillement notre route après le passage des orages.

Alors que nous avons réussi à finir la daurade en deux jours. Nous en avons mangé crue, en gravelax, en marinade et en carry (merci à Lilie et Nico pour cette recette) nous remettons la ligne. Le tendeur se tend soudainement et notre affuté pécheur remonte un thon de plusieurs kilos à bord…


Il est beau, il est frais mon poisson


Le rhum a calmé la bête


Après une heure de combat, il ne reste plus que l’arrête dorsale

Avec des prises comme celle-ci, nous avons à manger pour plusieurs jours. Nous nous régalons une nouvelle fois. Le vent, quant à lui, se laisse parfois désirer et nous en profitons pour nous baigner au milieu de l’océan.


Ben essaie de rattraper le bateau


Antoine préfère se tenir au bout


L’humidité commence à se faire sentir et il faut parfois mettre nos draps à sécher pendant la journée


Après une semaine, le temps est plutôt clément. Nous faisons route directe vers les Açores, le moral est bon même si on aimerait parfois avancer plus vite. Julien et Ben ont pris leur billet de retour pour le 2 juin et ce n’est pas gagné que nous soyons à Horta à cette date… Et puis, il y a un ou deux problèmes techniques à régler. Les batteries ne chargent pas lorsque le moteur est en route. Le répartiteur étant mal branché, nous passons en direct sur l’alternateur. Le pilote fait toujours des siennes. Antoine décide de le démonter mais déconnecte le moteur de la couronne. Après une tentative de soudure, un bricolage et un changement de courroie le remettent à neuf ou presque.


Le soleil tape toujours


Intérieur «rangé» des premiers jours…


Le soleil est de la partie. Les jours rallongent et c’est bien agréable. En Guadeloupe, il se levait vers 5h pour se coucher à 18h15… En matière de décalage horaire, nous avons 5 heures à rattraper pendant cette transat et réglons nos montres et réveils tous les 500 milles.


L’artiste et son œuvre

Pour augmenter nos chances de pêche, nous trainons plusieurs lignes derrière le bateau et agrémentons les leurres des poissons volants retrouvés sur le pont le matin. Comme cela était arrivé à Caro lors de la transat allez, Ben essuie parfois des attaques de poissons volants de nuit.


Poulpe et exocet



Nuage incandescent


Aurore pleine de couleurs


Le soleil pointe son nez…


… pendant que Julien tient bon la barre

Nous sommes prévenus, le vent va monter. Nous remercions Ganesha, Taotoo et Jean-Claude qui nous l’ont annoncé bien en avance. Merci aussi au père d’Antoine et de Julien qui a envoyé la météo tous les jours. Zephyr prend quelques nœuds en plus et des journées à plus de 150 milles s’enchainent dont une à plus de 160 (sa meilleure performance). La mer se forme avec le vent.


Ça souffle un peu plus…

Le vent se lève et se maintient entre 25 et 30 nœuds. Nous réduisons sérieusement les voiles et naviguons avec 2 ris dans la grand-voile et un petit foc à l’avant. Le bateau est plus stable ainsi et fonce toujours sur Horta. Malheureusement, on est au près et le bateau tape dans les vagues qui sont de véritables petits murs. On entend souvent «Ben abat» c’est-à-dire Ben descend dans le vent pour soulager Zéphyr dans les vagues. Il faut quand même avouer que la mer est un peu mauvaise et les vagues souvent difficiles à passer, ça tape un peu. Une nuit, Ben prend la barre pour son quart quand on entend un premier vrombissement d’eau dans le cockpit, une bonne douche mais rien de grave. Quelques minutes plus tard, il voit arriver une vague plus grosse et forte que les autres, celle-ci déferle avec violence dans le bateau. Ben s’accroche fermement à la barre. Dans les couchettes, Julien et Antoine sentent le bateau reprendre son cap, c’est bon, Ben gère. Cette anecdote lui vaudra le surnom de Buddy le chasseur de vague pendant le reste de la traversée en référence à Point Break.


Buddy n’a pas froid malgré les embruns


Antoine est plus couvert

Le froid se fait de plus en plus ressentir accompagné d’une certaine humidité… Pas très agréable. Nous passons nos nuits et nos jours en ciré sauf à l’intérieur du bateau où il fait bon et où nous ne sommes pas assaillis par les embruns. Un matin, Ben nous dit avoir subi une nouvelle attaque de poissons volants durant la nuit. Sur le pont, effectivement, nous découvrons un magnifique exocet.


Le plus gros poisson volant retrouvé sur le pont


Encore un beau crépuscule

Au fur et à mesure que nous nous rapprochons des Açores, nos «copaings» les dauphins reviennent jouer avec Zéphyr souvent pendant près d’une heure. On essaie de s’en approcher le plus possible. Antoine se met sur la proue du bateau. Les dauphins observent. Puis les plus costauds viennent jouer dans l’étrave. Nous avons aussi la visite d’une famille. Une mère et son petit ; ils respirent en même temps, nagent côte à côte. Un jeune dauphin fonce à toute allure passe sous le bateau, nage autour du groupe. C’est très amusant et beau à la fois.


Les dauphins observent l’équipage de Zéphyr


Antoine à l’affut des «copaings»

La transat touche à sa fin. Le pilote veut bien fonctionner et repose un peu l’équipage. Le vent a bien baissé. Zéphyr se trouve un peu trop à l’Ouest, il faut faire de l’Est pour toucher les Açores. Pour que Julien et Ben arrivent à temps, on se sert parfois de la risée moteur pour ne pas descendre en dessous de 4 nœuds. Les Açores approchent, l’équipage est en forme, on remet les lignes à l’eau. Les poissons sont bien là. Cinq bonites sont remontées sur le pont de Zéphyr, toutes péchées avec le même leurre. Souvent, nous essayons avec d’autres poulpes mais rien n’y fait, en fin de journée, «le leurre» est remis à l’eau et pêche une belle bonite. C’est toujours meilleur que d’ouvrir une boîte de conserve même si ce n’est pas très diversifié. Souvent, Julien nous prépare de petites sauces pour en manger une partie crue. Ben cuisine des frites de bonites…


A l’heure de l’apéro, il faut penser à remonter les lignes


Sinon, on pêche une bonite tardivement qu’il faut préparer

Après 20 jours de mer, la terre se dessine, nous apercevons d’abord Flores. Nous passons à 40 milles au sud et poursuivons notre route vers Faial que nous apercevons le lendemain. Il nous faut tirer des bords pour accéder à Horta.


«Terre, terre», bonjour Faial


Antoine hisse les couleurs portugaises dans la mature


L’équipage est soulagé d’arriver…

Nous sommes le 1er juin, le timing est respecté. Nous passons au sud de Faial. Nous déjeunons sommairement pour préparer l’arrivée.


Derrière ce promontoire se cache Horta


L’inquiétude de l’arrivée


Horta nous attend…


Antoine à la barre pour la manœuvre


La transat des barbus se termine…


… à Horta

Zephyr a bien tenu le coup. Les derniers jours n’ont pas été ceux du rangement comme le montre l’intérieur du bateau…


Le carré est bien propre, le passage y est aisé


La cabine arrière, un lieu de repos sec

Ici, nous attendent Françoise, la mère de Julien et d’Antoine, et Hetty, équipière de la première heure…


Photo de famille


Hetty est bien entourée

Le 2 juin, les deux barbus peuvent prendre leur avion. Julien s’est bien rasé. Ils laissent Zéphyr, Horta sans malheureusement avoir eu le temps de visiter.


Zéphyr peut se reposer…


… sous la surveillance des barques de pécheurs


Les quais de Horta


Exemple de peinture


Vue sur Pico

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