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vendredi 14 janvier 2011

La Transat : du 8 décembre (12h30) au 27 décembre (7h00)

Les 4 premiers jours

Nous partons donc le 8 décembre de la marina de Mindelo direction les Antilles et plus précisément la marina de Rodney Bay, au nord de Sainte Lucie (île située au sud de la Martinique).

Le grand départ…

Alors que pétole (pas de vent) est annoncée à la météo depuis plusieurs jours, nous partons quand même. Nous sortons de la baie de Mindelo et là première surprise, il y a du vent mais beaucoup, beaucoup de vent et surtout de la mer croisée, une houle d’environ 4 mètres.
Deuxième surprise, la direction du vent annoncée à la météo marine n’est pas la bonne. Pendant 12h nous faisons du près (vent venant de face). Autant dire que pour un début de transat, ce n’est ni très agréable ni très commun...
Au revoir Mindelo
Dernières images de civilisation avant quelques temps

Cependant, point positif, début décembre étant la période propice pour transater, plusieurs bateaux partent en même temps que nous. Nous nous suivrons pendant près de 4 jours. En pleine mer, voir jour et nuit, des bateaux, rompt avec notre solitude. C’est quelque chose de très agréable…

Malgré les conditions météo, Antoine sort quand même sa ligne et pêche pour notre premier diner en mer 2 petites dorades coryphènes. Ce seront les deux seuls poissons péchés durant la traversée. En effet, la ligne a été cassée plusieurs fois et les appâts restant n’étaient pas de bonne qualité (il faut des poulpes).

Premier lever de soleil

Pour résumer ces 4 premiers jours, nous avons eu beaucoup de vent (25 nœuds) et de la mer croisée (grosse houle de travers). Aussi, comme nous l’avions prévu, le pilote automatique n’a pas fonctionné du fait des conditions météo. Aussi, pendant toute cette durée, Antoine et moi nous sommes relayés jour et nuit à la barre, soit 24h sur 24h. Ce rythme a été épuisant. Pour chacun de nous, nos journées se sont résumées à barrer, dormir et manger et se croiser quelques heures, sans pouvoir effectuer aucune autre activité.

Du 4e au 14e jour
Après ces 4 jours de «galère», le vent a baissé et le pilote a pu barrer. Quel soulagement !!! Nous prenons donc notre «rythme de croisière». Nous pouvons désormais manger ensemble, se reposer, lire…
La relache…

Cependant malgré des conditions plus favorables, la mer parfois nous rattrape. Par deux reprises, des déferlantes nous ont surpris, dont une qui est entrée dans le bateau. Plus de 100 litres à l’intérieur du bateau à éponger, cabine arrière inutilisable du fait d’un hublot ouvert, appareils électroniques en mauvais état…

Une autre particularité durant cette transat, celle des poissons volants. Nous avons pu en voir une multitude. Cependant, la nuit, ces derniers ne voient pas les bateaux. Donc tous les matins, Antoine a effectué un nettoyage du bateau, les poissons volants étant venus la nuit s’échouer sur notre Zéphyr. A plusieurs reprises, certains ont percuté Caro durant ses quarts de nuit…

Les nuits étoilées sont également significatives de notre traversée. Jamais nous n’avons vu des ciels étoilés comme en mer, avec pour certaines nuits en prime une multitude d’étoiles voir de comètes filantes…

Nous avons croisé également quelques bateaux durant cette transat, qui eux-même se rendaient aux Antilles. Cela a été l’occasion d’échanger quelques mots avec eux par la VHF (radio), la plupart du temps en anglais. En effet, nous avons croisé un Estonien naviguant en solitaire ainsi qu’un couple d’allemand-irlandais.

Durant cette traversée nous avons été en contact avec plusieurs personnes et ce par le biais du téléphone iridium (téléphone satellite). D’une part, nous avons tenu une veille le mercredi et le samedi de 14h à 16h (heure française) avec nos amis de Taotoo et de Ganesha, bateaux partis en même temps que nous, afin de se donner nos positions respectives, d’échanger.

D’autre part, nous avons reçu la météo tous les jours par le père d’Antoine, lui-même marin chevronné.

Enfin, plusieurs d’entre vous nous ont laissé des messages sur l’iridium, messages lus avec attention et nous rattachant, en quelque sorte, à la terre.


Du 14e au 18e jour

Ces 4 derniers jours ont été les plus longs de la transat. Le vent a complètement baissé au point que nous avons été obligés de mettre le moteur pendant 72h.

Ajouté à cela, la «zone antilles» en mer, est une zone avec beaucoup de grains, d’averses, de pluie accompagnée parfois d’orages… Nous avons donc passé plusieurs journées et nuits sous la pluie.

Petite anecdote, un matin nous nous réveillons sous la pluie et au moteur quand celui tout d’un coup s’étouffe. Antoine regarde alors. Un bambou de 5 mètres de long ainsi qu’un filet de pêche se sont coincés et accrochés à l’hélice du moteur. Antoine a donc dû plonger et avec l’aide d’un couteau a pu enlever le tout.

Autre anecdote, alors que le vent est faible, nous avons envoyé le spi (grande voile d’avant multicolore) durant la journée. Le début de nuit n’étant pas plus venteux, nous décidons de le garder toute la nuit pour avancer un peu… Toutefois, cela nécessite une veille attentive et nous dormons alors dans le cockpit chacun notre tour pendant que l’autre est à la barre. Efficace mais un peu fatiguant…

Nous avons donc passé le 24 décembre, soit le réveillon de noël, en mer. Malgré des conditions météo assez mauvaises (pluie, pluie et re pluie), nous avons quand même ouvert une boite de cuisses de canard et ouvert nos petits cadeaux respectifs.

Le 26 décembre vers 20h nous voyons apparaitre les premières lueurs des côtes de Sainte-Lucie ainsi que celles de la Martinique, île voisine. Nous décidons de faire des quarts de 2h au lieu de 3h puisque l’arrivée est imminente. Nous arrivons au petit matin du 27 décembre après avoir attendu que le jour se lève afin de pouvoir entrer de jour dans la marina de Rodney bay.

We did it ! Nous fêtons cela à 7h du matin avec une bouteille de mousseux et une boite de foie gras truffé de Martel, tous deux gardés pour l’occasion. Puis épuisés, nous décidons d’aller dormir quelques heures avant l’arrivée du frère de Caro et de son amie, le jour même, venus passer deux semaines sur Zéphyr.

2 commentaires:

  1. Felicidades amigos!

    Estoy muy contento de que vuestra aventura vaya bien. El relato del Atlántico es muy bueno, sin piloto automático y navegando entre tormentas y olas de cien litros.

    Espero que disfrutéis mucho en el Caribe.

    Abrazos Bernardo.

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  2. Felicitations les loulous! Effectivement YOU DID IT!! j'imagine la tete de caro se prenant un poisson volant!!

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