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dimanche 16 janvier 2011

Nos premiers jours aux Antilles : du 27 décembre au 7 janvier

Rodney Bay - marina

A midi, comme convenu, Pierre (frère de Caro) et Julie (son amie) tout juste arrivés de France, nous réveillent. Arrivés la veille au soir, ils ont dû prendre un hôtel, puisque nous n’étions toujours pas arrivés. Ces derniers sont venus passer 15 jours de vacances sur le bateau.


E22 : la place de Zéphyr…


Vue surprenante de notre emplacement après 19 jours de mer

Pendant 2 jours, nous restons ensemble à la marina de Rodney Bay. Ces derniers nous ont donc aidé à nettoyer le bateau ainsi qu’à effectuer l’avitaillement pour les 2 semaines.


Caro inspecte si Pierre a bien rincé son ciré…


Pierre aux commandes…


Sainte Lucie vue de la mer


Arrivée à Marigot sous un arc-en-ciel


Vendeur de fruits et de légumes


Marigot, côté mer et plage…


Marigot, côté mangrove…

Nous passons le 1er le l’an là-bas avec en prime un feu d’artifice inoubliable tiré à côté du bateau.

La Martinique : du 2 janvier au 6 janvier

Le 1er janvier nous décidons de changer d’endroit et optons pour la Martinique. L’ile est située à environ 25 milles au nord de Sainte-Luçie. Cependant, les conditions météo ne sont pas très bonnes : beaucoup de vent au près (vent de face) et de mer. Ne voulant pas dégouter nos hôtes du bateau, et après 2 heures de navigation nous prenons l’option de nous arrêter au mouillage de Rodney Bay.


Départ de Marigot


Vue sur Pigeon Island

Après une après-midi « farniente » sur le bateau, nous repartons le lendemain, toujours direction la Martinique. Cette fois c’est la bonne, les conditions météo sont plus cool….

Antoine, en grand pêcheur, sort donc sa ligne. A peine 10 minutes plus tard, un énorme poisson mord au bout de celle-ci. C’est un tazar d’environ 8 kg qu’Antoine remonte dans le bateau. Au menu, ce soir, se sera donc un carri de tazar pour tout le monde…


La bête…

Nous sommes toujours au près et nous feront finalement 7h de navigation en tirant des bords à plusieurs reprises.


Julie, bien accrochée…


Passage près du rocher du Diamant

Nous arrivons juste à la tombée de la nuit (aux Antilles, la nuit tombe vers 18h) au mouillage devant le petit village de Sainte-Anne.


Arrivée sur Sainte-Anne

Nous passons deux journées à Sainte-Anne où nous en profitons pour visiter la ville, aller à la plage pour nous baigner et savourer les spécialités culinaires locales (acras de morue, boudins antillais, poulet boucané, planteur). Seule ombre au tableau, les moustiques et les yen-yen (moucherons donnant des piqures). Caro s’est particulièrement fait « dévorer » par ces derniers, plus de 300 piqures sur le corps…


Le bourg de Sainte-Anne


La plage aux yen-yen


Pendant ce temps, Caro se transforme…


Transformation accomplie…

Nous décidons d’aller à la marina du marin, à 30 min en bateau et ce pour les raisons suivantes : nous sommes tout d’abord en manque d’une vraie douche avec de la pression et de l’eau chaude et nous souhaitons visiter l’île. Aussi, il faut laisser le bateau toute la journée et louer une voiture. C’est ce que nous faisons.

Pendant, ces 3 derniers jours, le programme est assez serré. Tout d’abord, direction les Trois îlets, la pointe du bout et les Anses d’Arlet. Puis, visite de la rhumerie Neisson et achats de rhum… Enfin, direction le nord de l’île, beaucoup plus sauvage et beaucoup moins touristique : Sainte Pierre, Grand Rivière.


Les Trois-Ilets


Maisons créoles aux Trois-Ilets


Grande Anse


Comment le rhum est-il fabriqué ?


A boire avec modération…


Grand rivière : le bout du bout




Les pécheurs profitent de la rivière pour vider leurs poissons…


Pont de la rivière Kwai à la mode martiniquaise

Le dernier jour, avant le départ de Pierre et Julie, nous nous rendons à la plage des Salines pour un dernier bain. C’est la plus belle plage de Martinique selon les guides et nous confirmons.


La plage des Salines

vendredi 14 janvier 2011

La Transat : du 8 décembre (12h30) au 27 décembre (7h00)

Les 4 premiers jours

Nous partons donc le 8 décembre de la marina de Mindelo direction les Antilles et plus précisément la marina de Rodney Bay, au nord de Sainte Lucie (île située au sud de la Martinique).

Le grand départ…

Alors que pétole (pas de vent) est annoncée à la météo depuis plusieurs jours, nous partons quand même. Nous sortons de la baie de Mindelo et là première surprise, il y a du vent mais beaucoup, beaucoup de vent et surtout de la mer croisée, une houle d’environ 4 mètres.
Deuxième surprise, la direction du vent annoncée à la météo marine n’est pas la bonne. Pendant 12h nous faisons du près (vent venant de face). Autant dire que pour un début de transat, ce n’est ni très agréable ni très commun...
Au revoir Mindelo
Dernières images de civilisation avant quelques temps

Cependant, point positif, début décembre étant la période propice pour transater, plusieurs bateaux partent en même temps que nous. Nous nous suivrons pendant près de 4 jours. En pleine mer, voir jour et nuit, des bateaux, rompt avec notre solitude. C’est quelque chose de très agréable…

Malgré les conditions météo, Antoine sort quand même sa ligne et pêche pour notre premier diner en mer 2 petites dorades coryphènes. Ce seront les deux seuls poissons péchés durant la traversée. En effet, la ligne a été cassée plusieurs fois et les appâts restant n’étaient pas de bonne qualité (il faut des poulpes).

Premier lever de soleil

Pour résumer ces 4 premiers jours, nous avons eu beaucoup de vent (25 nœuds) et de la mer croisée (grosse houle de travers). Aussi, comme nous l’avions prévu, le pilote automatique n’a pas fonctionné du fait des conditions météo. Aussi, pendant toute cette durée, Antoine et moi nous sommes relayés jour et nuit à la barre, soit 24h sur 24h. Ce rythme a été épuisant. Pour chacun de nous, nos journées se sont résumées à barrer, dormir et manger et se croiser quelques heures, sans pouvoir effectuer aucune autre activité.

Du 4e au 14e jour
Après ces 4 jours de «galère», le vent a baissé et le pilote a pu barrer. Quel soulagement !!! Nous prenons donc notre «rythme de croisière». Nous pouvons désormais manger ensemble, se reposer, lire…
La relache…

Cependant malgré des conditions plus favorables, la mer parfois nous rattrape. Par deux reprises, des déferlantes nous ont surpris, dont une qui est entrée dans le bateau. Plus de 100 litres à l’intérieur du bateau à éponger, cabine arrière inutilisable du fait d’un hublot ouvert, appareils électroniques en mauvais état…

Une autre particularité durant cette transat, celle des poissons volants. Nous avons pu en voir une multitude. Cependant, la nuit, ces derniers ne voient pas les bateaux. Donc tous les matins, Antoine a effectué un nettoyage du bateau, les poissons volants étant venus la nuit s’échouer sur notre Zéphyr. A plusieurs reprises, certains ont percuté Caro durant ses quarts de nuit…

Les nuits étoilées sont également significatives de notre traversée. Jamais nous n’avons vu des ciels étoilés comme en mer, avec pour certaines nuits en prime une multitude d’étoiles voir de comètes filantes…

Nous avons croisé également quelques bateaux durant cette transat, qui eux-même se rendaient aux Antilles. Cela a été l’occasion d’échanger quelques mots avec eux par la VHF (radio), la plupart du temps en anglais. En effet, nous avons croisé un Estonien naviguant en solitaire ainsi qu’un couple d’allemand-irlandais.

Durant cette traversée nous avons été en contact avec plusieurs personnes et ce par le biais du téléphone iridium (téléphone satellite). D’une part, nous avons tenu une veille le mercredi et le samedi de 14h à 16h (heure française) avec nos amis de Taotoo et de Ganesha, bateaux partis en même temps que nous, afin de se donner nos positions respectives, d’échanger.

D’autre part, nous avons reçu la météo tous les jours par le père d’Antoine, lui-même marin chevronné.

Enfin, plusieurs d’entre vous nous ont laissé des messages sur l’iridium, messages lus avec attention et nous rattachant, en quelque sorte, à la terre.


Du 14e au 18e jour

Ces 4 derniers jours ont été les plus longs de la transat. Le vent a complètement baissé au point que nous avons été obligés de mettre le moteur pendant 72h.

Ajouté à cela, la «zone antilles» en mer, est une zone avec beaucoup de grains, d’averses, de pluie accompagnée parfois d’orages… Nous avons donc passé plusieurs journées et nuits sous la pluie.

Petite anecdote, un matin nous nous réveillons sous la pluie et au moteur quand celui tout d’un coup s’étouffe. Antoine regarde alors. Un bambou de 5 mètres de long ainsi qu’un filet de pêche se sont coincés et accrochés à l’hélice du moteur. Antoine a donc dû plonger et avec l’aide d’un couteau a pu enlever le tout.

Autre anecdote, alors que le vent est faible, nous avons envoyé le spi (grande voile d’avant multicolore) durant la journée. Le début de nuit n’étant pas plus venteux, nous décidons de le garder toute la nuit pour avancer un peu… Toutefois, cela nécessite une veille attentive et nous dormons alors dans le cockpit chacun notre tour pendant que l’autre est à la barre. Efficace mais un peu fatiguant…

Nous avons donc passé le 24 décembre, soit le réveillon de noël, en mer. Malgré des conditions météo assez mauvaises (pluie, pluie et re pluie), nous avons quand même ouvert une boite de cuisses de canard et ouvert nos petits cadeaux respectifs.

Le 26 décembre vers 20h nous voyons apparaitre les premières lueurs des côtes de Sainte-Lucie ainsi que celles de la Martinique, île voisine. Nous décidons de faire des quarts de 2h au lieu de 3h puisque l’arrivée est imminente. Nous arrivons au petit matin du 27 décembre après avoir attendu que le jour se lève afin de pouvoir entrer de jour dans la marina de Rodney bay.

We did it ! Nous fêtons cela à 7h du matin avec une bouteille de mousseux et une boite de foie gras truffé de Martel, tous deux gardés pour l’occasion. Puis épuisés, nous décidons d’aller dormir quelques heures avant l’arrivée du frère de Caro et de son amie, le jour même, venus passer deux semaines sur Zéphyr.

Marina de Mindelo (île de Sao Vincente) : Dernières préparations avant le grand départ - Du 27 novembre au 7 décembre

Après un bref arrêt sur l’île verte de Sao Nicolau, nous prenons la direction de Mindelo, dernière escale avant la transatlantique….

Vous vous rappelez peut-être, notre pilote automatique est défectueux, et notre priorité lors de notre arrivée à la marina est de le réparer. Nous l’avouons, c’est un peu un sujet récurent mais assez important pour nous puisqu’il va conditionner notre traversée. Sans lui, autant dire que la transat peut devenir un «enfer»…

Donc, dès notre arrivée, nous nous occupons de notre pilote qui a cassé une nouvelle fois lors d’une navigation entre Sal Rei et Sao Nicolau alors que toute la mécanique était neuve (achetée à Las Palmas…). D’autant que d’après l’ensemble de nos guides, manuels, le directeur de la marina est un spécialiste des pilotes automatiques et effectue lui-même les réparations sur les bateaux. Autre point qui nous emballe, la marina est revendeur de la marque «raymarine», marque de notre pilote. Ces nombreux points positifs nous ont poussés à arriver rapidement sur Mindelo.

Marina de Mindelo

Ici, Zephyr est vraiment petit….

Alors que nos amis de Ganesha sont allés visiter l’île d’à côté (Santo Antao), nous avons rencontré le directeur de la marina, il nous a remplacé le pilote qui était toujours sous garantie et est venu plusieurs fois sur le bateau pour effectuer les différents réglages appropriés. Une bonne chose de faite même si nous rêvons toujours d’installer un pilote plus puissant (un verin)…

Parallèlement, Antoine n’étant pas satisfait de la grand voile, l’a emmenée dans une voilerie pour la faire renforcer en prévision de la transat.

Bien que cette dernière escale soit sous le signe des préparations, nous avons fait de belles rencontres et surtout passé des soirées mémorables avec plusieurs équipages (Taotoo, Chamalou, Buguel Ussa, Ganesha).

Notre départ a été retardé de quelques jours, Antoine étant malade. Direction le médecin, la pharmacie et du repos pendant 2 jours…

Nous sommes enfin prêts et nous convenons tous les deux, que nous partirons le 8 décembre. On ne vous cache pas, qu’a ce moment là, la pression est montée et une multitude de questions foisonne dans nos têtes : combien de jours cela va-t-il durer ? Le pilote automatique va-t-il fonctionner ? Est-ce que cela va être difficile physiquement ?

L’équipage de Taotoo est le premier à partir et quitte Mindelo le 7 décembre après être restés quelques jours supplémentaires…

Taotoo sur le départ…
Demain, ce sera notre tour…